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L’auto-hypnose réveille le meilleur de soi

Un article de Myriam Bru. paru dans Le Soir Magazine le 23 avril 2023.

En modifiant notre état de conscience, nous permettons à notre esprit de découvrir des ressources pour aller mieux.

Le Dr Éric Mairlot, neuropsychiatre et formateur en hypnose thérapeutique à l’Institut de Nouvelle Hypnose (Bruxelles), tient à préciser d’emblée : « L’hypnose, c’est la mère des psychothérapies, celle qui a donné naissance à toutes les autres. Il s’agit donc bien d’une thérapie (l’état hypnotique est un état modifié de la conscience), qui n’a rien à voir avec la récupération qu’en ont fait certains hypnotiseurs comme Messmer. Quant à l’auto­hypnose, c’est la faculté d’atteindre par soi­même, sans l’aide d’un thérapeute, cet état modifié de la conscience. » L’état hypnotique permet d’être extrêmement concentré et réceptif, de faire travailler son imagination tout en restant conscient. Tout le monde peut y arriver. Le but est d’atteindre l’autoguérison, dans des domaines aussi variés que les troubles du sommeil, la gestion du stress et des émotions, le surpoids et autres troubles alimentaires, l’épanouissement sexuel, le manque d’énergie, la fatigue, le burn out, les addictions, la résistance à la douleur, les TOC (troubles obsessionnels compulsifs) et bien d’autres encore. Prenons un exemple, celui de l’excès de poids. En quoi l’état hypnotique peut­il nous aider à maigrir ?  « Dans la vie, la première séance d’auto­hypnose, c’est la tétée, rappelle le Dr Mairlot. Au sein de sa mère, le bébé se sent en sécurité. Il est littéralement “dans sa bulle”, a le regard fixe… » Le problème, c’est qu’à l’âge adulte, certaines personnes ont tendance à confondre la sécurité physique, affective et alimentaire. Elles entretiennent les automatismes ancrés dans la petite enfance et tentent de recréer ce sentiment de sécurité… en se ruant sur les sucreries, l’alcool, les aliments « réconfortants » (pour d’autres, le tabac, la drogue, le jeu…). « L’hypnose (et l’auto­hypnose) vont nous apprendre à puiser nos ressources à l’intérieur de nous et non plus à l’extérieur via des aliments ou du tabac par exemple, nous explique le neuropsychiatre. Découvrir les ressources que l’on a en soi, c’est la base pour faire face aux dépendances. »

Concrètement, le thérapeute apprend au patient à se projeter deux ou trois ans plus tard, à imaginer comment il fonctionnera quand il ira mieux, de manière à mettre en route les mécanismes d’autoguérison.  « On apprend aux personnes des stratégies faciles à refaire chez soi, précise le Dr Mairlot. On les amène à se centrer sur leurs propres capacités. S’il s’agit d’un trouble du sommeil, par exemple, on laisse venir les images, on est là sans être là, comme en voiture lorsqu’on conduit sans penser que l’on est en train de conduire. En état hypnotique, la personne puise dans ses ressources créatrices, elle parvient plus facilement à trouver des solutions… »

POUR VOIR LA VIE DU BON CÔTÉ

Mais comment faire si, justement, le problème de l’insomniaque consiste à ruminer des idées négatives ? « Nous essayons alors de repérer les autosuggestions négatives qu’il utilise et qui font qu’il va mal, poursuit le médecin. Il faut savoir qu’au fond de nous, on possède tous des pulsions de vie et qu’il suffit bien souvent d’être remis sur les bons rails pour que les choses aillent mieux ! »

Contrairement à une idée reçue, le thérapeute n’hypnotise donc pas la personne, il lui montre comment entrer par elle­même dans un état hypnotique, mettre en place des stratégies positives, s’ouvrir au changement et ainsi reprendre le contrôle de sa vie, grâce au pouvoir de son imagination.

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Presse écrite